Les expressions "art premier" et "art primitif" sont employées pour désigner les productions artistiques des sociétés dites « traditionnelles », « sans écriture » ou « primitives ».
Par extension, le terme désigne communément la production artistique traditionnelle des cultures extra/non-occidentales.
Les Fang croient trouver l'essence spirituelle des ancêtres dans leurs ossements, qui constituent le moyen tangible de les invoquer. Les sculpteurs ont élaboré une tradition d'effigies en bois destinées à compléter les réceptacles cylindriques en écorce où l'on conservait ces éléments essentiels de communication avec les esprits. Conçues comme une représentation des objets sacrés qu'elles contiennent, ces oeuvres servent aussi de moyen d'amplification visuelle. Constituant l'aspect visible d'un culte ancestral appelé byeri, ces figurines étaient animées lors de spectacles organisés par les initiés ou par des sentinelles. Selon le cas, elles pouvaient être manipulées comme des marionnettes ou fixées au couvercle du réceptacle par un socle qui partait du dos ou de la base de la figure.
HERITAGES DES ARTS PREMIERS - GARDIEN DE RELIQUAIRE FANG - GABON
Pièce maîtresse pour amateur d'art africain.
La force du gardien est magnifiée par la pureté des lignes du corps.
On retrouve les Fang au Cameroun et au Gabon.
Chaque famille possède un « Byeri" ou boîte reliquaire, dans laquelle les ossements des ancêtres sont conservés.
Ces boites étaient gardées par le plus vieil homme du village, l'"esa".
Les boîtes reliquaires étaient surmontées d'une statue ou d'une tête qui agissait comme gardien des boîtes « byeri".
Celles-ci étaient conservées dans un coin sombre de la case et étaient destinées à détourner vers quelqu'un d'autre les influences maléfiques. Elles étaient également utilisées durant les cérémonies d'initiation des jeunes gens liés à la société "So".
Pendant les fêtes, les statues étaient séparées de leurs boîtes et portées en parade.
HERITAGES DES ARTS PREMIERS - RELIQUAIRE FANG - GABON
Le culte du des ancêtres était pratiqué dans tous les villages Fang, aussi bien au Sud du Cameroun qu'au Gabon.
Chez les Fang, le Byeri se rattache au culte des ancêtres et plus précisément aux reliquaires qui leurs sont dédiés. Byeri désignant aussi bien le culte, que les objets qui s'y rattachent. On croit que c'est derrière le lit du chef de famille qu'étaient discrètement installés les reliquaires, les effigies de bois et encore les reliques personnelles.
On dit également que les défunts importants du lignage pouvaient aussi être inhumés dans la chambre même du chef de famille dans un souci de protection des dépouilles !
Ces reliquaires sont constitués de deux parties :
- la boîte coffre en écorce qui va contenir des reliques osseuses, que les Fang nomment nsekh ou byeri, le ventre,
- et la figure perpendiculaire qui surmonte la boîte : eyema o byeri qui signifie la tête.
Concernant le contenu des boîtes, il est dit que les reliques Fang se composaient de crânes, d'os longs, voire de simples fragments d'os, de dents. Les reliques familliales étaient soigneusement identifiées et prélevées quelques mois après le décès du notable, nettoyées, séchées et parfois ornées d'incrustations métalliques - cuivre par exemple.
Par la suite elles étaient périodiquement extraites des coffres en écorce et honorées par l'application de pâte rouge (poudre de bois de padouk mélangée à de l'huile). Le père de famille évoquait alors les ancêtres pour favoriser des voeux de chance, richesse, fécondité.
Sur le coffre en écorce cousue, on trouvait les effigies de bois que nous connaissons.